Je viens tout juste de terminer la relecture de mon manuscrit. J’y ai apporté de multiples corrections et modifications. C’est la deuxième fois que je fais ce travail depuis le début de l’écriture, l’hiver passé. La première fois, j’avais trouvé la démarche lourde et j’en étais ressorti dépité, avec une faible appréciation des chapitres travaillés. J’avais repris toutefois mon bâton de pèlerin pour continuer la rédaction quotidienne que mon intuition me suggérait…
Ma dernière révision s’est mieux passée même si le nombre de chapitres à peaufiner était pas mal plus élevé. Les moments ardus ont alterné avec de nombreux passages d’appréciation. Il me reste encore plusieurs interrogations : quelle forme finale prendra ce travail ? Quelle utilité pourrait-il avoir ? vaudrait-il le coup de le relier à des projets antérieurs et, si oui, comment ? Chose certaine, je sors de cette période de travail avec plus de confiance dans la possibilité que cet ouvrage puisse — un jour (!) — être utile. C’est donc avec un sentiment de joie que j’aborde ma prochaine tranche d’écriture après cette deuxième révision achevée. 😊
Les affres de la douleur
Aujourd’hui, je suis imprégné de la présence d’un de mes amis qui vit une aggravation notoire et pénible du cancer qui l’accable. Cet ami est aussi cet ancien collègue d’enseignement qui avait travaillé à la refonte du site du MAPES Monde, il y a quelques années. Hier soir, nous avons échangé pendant une heure ou deux. Il était volubile et content, car il venait tout juste de retrouver l’appétit et la forme suite aux derniers ajustements de ses traitements. Cela succédait toutefois à une longue période difficile pour lui et sa conjointe : grandes douleurs, recherche incessante de traitements appropriés, perte d’appétit et d’énergie, confusion et découragement. À raviver le souvenir de son récit à ce propos, les larmes me viennent aux yeux. Parfois, les factures de la vie sont… salées.
Du moins, la douleur était enfin traitée adéquatement et mon ami avait confiance qu’il pourrait vivre la suite de cette terrible maladie paisiblement, à l’abri des tsunamis de souffrance. Dans cet état d’esprit apaisé, il pouvait même envisager sereinement d’être peut-être arrivé au seuil de sa dernière tranche de vie, tout en gardant espoir qu’un autre traitement puisse être éventuellement disponible…
J’étais heureux, pour lui et sa conjointe, qu’il soit dans cet état d’esprit. J’ai l’impression que c’est la meilleure façon d’aborder cette période de vie – comme toutes les autres d’ailleurs : ni trop d’espoir, ni trop de craintes… Malheureusement, c’est bien plus facile à dire qu’à faire !
Simulateurs d’aube et obsolescence planifiée
Ce matin, nos deux simulateurs d’aube étaient défectueux. Vous connaissez ces petites machines ingénieuses qui viennent à la rescousse du soleil, à partir de l’automne ? À cette période de l’année, on doit souvent se lever avant le soleil pour être à l’heure au travail. Suite à la programmation choisie, la lumière artificielle augmente graduellement et simule celle du soleil qui se lève, afin de nous permettre un réveil plus en douceur. Un médecin qui recommandait ce simulateur pour les personnes affectées par la diminution de la lumière disait que sa simple utilisation pouvait, pour plusieurs, s’avérer suffisante pour replacer la situation. Pour nous, c’est le cas ! Nous en avons deux et ils sont placés et programmés stratégiquement dans notre appartement pour simuler le plus fidèlement possible le lever du soleil. Une fois debout, nous éclairons somptueusement tout l’appartement pour avoir l’impression de ne pas être déphasés par rapport au rythme naturel du jour.
Bon, après 10 ans de fonctionnement, nos simulateurs d’aube défaillent maintenant. Difficultés temporaires ou une désormais banale manifestation d’obsolescence programmée ?… Vous savez, cette façon planifiée de fabriquer des produits qui ne durent pas très longtemps, afin que l’on doive les remplacer et consommer le plus possible. Ce fruit amer du « génie » économique qui nourrit grassement une minorité d’humains en saccageant systématiquement et inutilement la planète ! ☹
Quand je songe aux dernières décennies passées à consommer immodérément et à jeter honteusement des tonnes d’objets sans nous soucier des conséquences ou en être conscients, je suis triste… Triste et passablement consterné par la grande côte à remonter pour recréer des façons durables de consommer les objets : en utiliser le moins possible, créer des produits de meilleure qualité et les réparer au besoin. Heureusement, le simple fait de nous engager, solidairement, dans des façons de faire plus saines ravive la flamme du contentement et de la satisfaction. En tout cas, c’est là mon expérience personnelle. Je change autant que je peux mes habitudes en me joignant aux efforts d’organismes qui agissent pour favoriser ces transformations : diminuer la consommation et s’assurer qu’elle soit responsable, écologique et équitable ! 😊
Textos et téléphones intelligents
Cela fait déjà plusieurs fois que je me censure concernant le sujet des textos ou, plus généralement, celui de l’utilisation des téléphones intelligents. Il s’agit d’un sujet dont on parle déjà assez souvent. Et pourtant… elle est tellement généralisée l’utilisation presque continuelle de cet appareil : en marchant sur la rue, dans les transports en commun, dans les cafés ou au restaurant et… dans les automobiles. Et dans les automobiles, c’est le boutte du boutte ! ☹ Lire ou écrire un message demande beaucoup d’attention et celle mise à communiquer ainsi n’est nécessairement pas disponible pour la conduite et la sécurité de tous les usagers de la route. Sans compter toutes les fois où je croise des gens qui s’attardent longuement sur leur téléphone, derrière le volant de leur voiture arrêtée, mais… avec le moteur qui roule inutilement. Tellement polluant ! Je suis certain que plusieurs d’entre eux sont pourtant conscients de l’importance de limiter les émissions de GES…
Incroyable que ce comportement puisse persister malgré sa dangerosité et les multiples rappels médiatiques ! On peut bien parler d’addiction ou de dépendance au téléphone intelligent, car ces comportements ressemblent à ceux liés aux autres dépendances : boisson, drogues, jeu ou même bouffe excessive. On est accroché et malgré l’occurrence évidente de problèmes importants… on continue. ☹
Je me souviens, il y a plusieurs années lors de l’apparition des premiers baladeurs, j’avais commencé à en utiliser un un peu partout, pendant mes déplacements. Toutefois, je me suis vite senti isolé de ce qui m’entourait et j’ai cessé. J’aime bien être curieux de ce qui m’entoure, là où je suis… J’apprécie aussi la détente que procurent ces moments de contemplation, en particulier lorsque je n’y ajoute pas de commentaires mentaux. Vous savez le petit hamster qui tourne sans cesse dans notre tête ? Les scientifiques disent que ce n’est pas très bon pour la santé que d’être toujours préoccupés (système nerveux sympathique) et que notre corps a bien besoin de périodes régulières où l’esprit se repose (système nerveux parasympathique)… … 😊
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Bonsoir Benoit. Tes points de vue sont toujours stimulants et me donnent le goût de te communiquer mes propres points de vue.
Par exemple, Pierrette et moi avions envisagé de remplacer notre chauffe-eau de 60 gallons parce qu’il n’est plus assuré après sept ans. Après discussion, nous avons convenu de la conserver jusqu’à ce qu’il coule, car il est installé dans le sous-sol près d’une égout qui est branché sur l’égout pluvial de la ville. Pourquoi remplacer un électroménager qui fonctionne encore bien ?
J’éprouve de la compassion pour les personnes qui souffrent du cancer. Heureusement que les soins sont de plus en plus en mesure de contrôler la souffrance et de permettre de vivre la maladie avec un peu de dignité. Je souhaite à ton ami de passer à travers son cancer, si la vie le lui permet. Sinon, il lui reste à préparer son départ pour le vivre le plus dignement possible. Au plaisir !
Salut François,
Félicitations pour le geste éco-logique de conservation du chauffe-eau! 🙂 Dans ce domaine, il semble que c’est plutôt le degré de chaleur de l’appareil et au robinet qu’il faut calibrer adéquatement. Je place ici un petit article en lien.
Par ailleurs, je trouve que tu as bien raison de parler de l’importance de conserver la dignité en situation de grandes souffrances. C’est un élément clé des soins palliatifs qu’on aimerait voir s’étendre le plus possible à toutes les situations de souffrances intenses, à l’hôpital ou à la maison…
Au plaisir, mon ami!