LE VAISSEAU D’OR
Le Vaisseau d’Or était effectivement de Nelligan, Émile
Et une aura, il semble bien y en avoir une, imposante
Autour du Vaisseau et concernant le poète aussi.
Une aura, comme une couche de magnifique autour
Ou plutôt, comme une impression de magique en nous ;
Voici LE VAISSEAU D’OR du poète maudit :
Ce fut un grand Vaisseau taillé dans l’or massif :
Ses mâts touchaient l’azur, sur des mers inconnues;
La Cyprine d’amour, cheveux épars, chairs nues,
S’étalait à sa proue, au soleil excessif.
Mais il vint une nuit frapper le grand écueil
Dans l’Océan trompeur où chantait la Sirène,
Et le naufrage horrible inclina sa carène
Aux profondeurs du Gouffre, immuable cercueil.
Ce fut un Vaisseau d’Or, dont les flancs diaphanes
Révélaient des trésors que les marins profanes,
Dégoût, Haine, Névrose, entre eux ont disputés.
Que reste-t-il de lui dans la tempête brève?
Qu’est devenu mon cœur, navire déserté?
Hélas! Il a sombré dans l’abîme du Rêve!
Il a été dit et il pourrait encore se dire beaucoup
Au sujet de Nelligan et du Vaisseau d’Or
Mais au fond, à quoi bon ?
À chacun de lire ou de dire, c’est selon.
Un Vaisseau, nous en avons un aussi
Son gouvernail s’est transmué en gouvernances à tous vents
Mais sa carène est tout aussi fragile
Et les écueils multiples.
Retrouverons-nous, à temps, la gouvernance nécessaire
Où sombrerons-nous aux fonds des mers de l’espace
Déchiquetés par l’un des écueils ignorés ?
Le monde
La pluie tombe lourdement. C’est un bon temps pour réfléchir…
Je ne suis pas un érudit. Je connais quelques trucs ici et là, assez pour pouvoir enseigner à l’école secondaire de mon pays tout de même, mais guère plus ; guère plus en ce qui concerne la culture en général en tout cas : l’histoire, le monde, les arts et les coutumes.
Je fais tout de même partie des quelque 500 millions de personnes les plus riches de ma planète, semble-t-il. Je suis donc parmi ces favorisés qui ont eu accès à une éducation de plusieurs années en langues, en sciences, en histoire, en arts, etc. Comme je faisais aussi partie de ces jeunes garçons avides d’expérimentation, je n’étais pas très enclin à l’étude théorique. Une bonne part de mon éducation (lecture, approfondissement des sujets, etc.) est donc passée tout droit ou a été habilement évitée ! Je dormais, pourrait-on dire… Je dormais à ce qui se passait réellement dans mon éducation et j’inventais « mon monde », mon monde de jeu et d’aventure, avec mes amis ou plus exactement, avec ceux qui y prenaient part.
De toute façon, ce n’est pas vraiment de culture que je veux nous parler ici, mais plutôt de ce qui se passe — et de ce qui pourrait se passer — au carrefour ou au-delà des cultures. Chez les humains d’un peu partout et aussi chez les êtres vivants en général. Je veux nous parler du monde. Du monde dans lequel on vit et aussi de celui dans lequel ou pourrait peut-être vivre, me semble-t-il…
Le monde avec ses multiples pays, religions et philosophies. Ce monde qui maintient des armes inquiétantes (nucléaires, chimiques, etc.) et des conflits sanglants continuels. Le monde dans ce qu’il a de plus beau : dans ces mille gestes de compassion quotidiens et dans ses manifestations d’amour, si touchantes ; mais aussi le monde de la nature qui nous entoure, l’environnement qui est très en déroute, par les temps qui courent, avec le réchauffement du climat associé à l’activité humaine, la pollution dévastatrice et les espèces qui disparaissent à un rythme inquiétant.
Un tour du monde, pourrait-on dire, mais sans oublier l’univers autour. On dit que nous savons que nous vivons sur une planète, dans l’espace. Cependant, la plupart du temps, nous n’avons conscience que d’un bien petit monde autour de nous : « notre monde ». Ce monde « personnel » qui capte tant notre attention que lorsque nous ne le côtoyons pas, nous nous en préoccupons tout de même à travers nos pensées et nos émotions. Ce monde familier qui remplit les discussions de nos chaumières. Notre monde, dont il est question dans nos journaux et à la télé, il se déroule principalement dans un rayon de quelques centaines de kilomètres autour de nous, tout au plus. On dirait bien qu’il n’y a pas que durant l’enfance qu’on invente notre monde. On redessine un peu les frontières et les sujets d’intérêt du monde, selon « nos » centres d’intérêt. Et alors, pourrait-on dire, c’est quoi le problème ?
Dans de mon enfance, je vivais souvent dans « mon monde », mais c’était très difficile à maintenir puisque ça ne respectait souvent pas le contexte d’éducation prévu. C’était difficile de m’amuser vraiment dans ce contexte d’évitement des conséquences et, en plus, lorsque je sortais dans « le » monde, il me manquait tout plein d’acquis concernant les dimensions que je fuyais : langue, culture, sciences, etc.
Il est possible que notre façon de vivre dans notre monde ait des effets semblables : restreindre notre satisfaction de vivre en général et augmenter nos problèmes lorsque l’on doit entrer en contact avec « le » monde tel qu’il est (écologie, autres peuples, etc.). Qu’en pensez-vous ?…
Nous vivons sur une petite planète au milieu de l’immensité de l’espace. Il y a des lois écologiques — fondamentales — qui régissent et permettent la vie dans notre monde. Nous savons aujourd’hui que nos dommages à l’environnement près de nous se répercutent très loin autour de nous et qu’ils peuvent laisser des problèmes à long terme. Pourtant, nous passons encore relativement peu de temps à nous occuper de ces situations environnementales, ici et ailleurs, dans « le » monde ; « l’unique endroit » où tout est inter relié.
Les humains sont aussi très intimement liés entre eux et avec les diverses organisations : politiques, économiques, religieuses, etc. Ce sont ces interrelations, à l’échelle de la planète, qui alimentent les menaces et les conflits destructeurs. Les organisations terroristes prennent des proportions inquiétantes, mais elles mettent aussi en relief de troublantes relations avec nos institutions gouvernementales et économiques, dont nous connaissons très peu de choses. Nous proclamons la liberté des peuples et des religions, mais lorsque celle-ci s’exprime avec violence, elle nous renvoie peut-être à une nécessaire remise en question des règles régissant la coexistence, sur notre Terre. À l’heure où la technologie des armes de destruction massive est très répandue peut-on vraiment se permettre de s’isoler de ces grandes problématiques mondiales ?…
La plupart d’entre nous connaissons bien moins les réalités écologiques et les interrelations humaines planétaires que nous ne connaissons les réalités de notre monde. Le monde, c’est ce grand Vaisseau planétaire qui s’étend bien au-delà de notre petit monde. Ce grand monde est aussi le nôtre. Peut-être est-il nécessaire d’y vivre consciemment ou réellement beaucoup plus souvent que nous ne le faisons actuellement, pour goûter une satisfaction de vivre à la hauteur de notre pleine réalité ; et… pour survivre peut-être, aussi !
La beauté du monde est encore bien présente un peu partout, il est important de le reconnaître et d’en profiter pleinement ; peut-être est-il aussi important, toutefois, de reconnaître notre égarement par rapport à nos responsabilités concernant l’ensemble du monde, dont nous nous sommes trop coupés, et ainsi, de nous affairer progressivement à combler ce manque…
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Avant de la tourner vers les autres, tourner plutôt la lunette d’observation vers soi et commencer par reconnaître avec humilité notre incommensurable ignorance, notre fragilité et notre dépendance aux autres, humains comme non humains… Sans celà rien ne peut changer.
Bien d’accord Pascale! 🙂
On doit se regarder nous-mêmes – d’abord, mais évidemment pour bien comprendre notre interdépendance avec le monde (comme tu le mentionnes aussi), il faut aussi regarder un peu au dehors pour comprendre les interrelations et tout ce que notre ignorance doit découvrir, n’est-ce pas?…
Et ce n’est pas un problème je crois, car à regarder seulement vers l’intérieur, peut-être qu’on manquerait un peu de lumière…
Au plaisir! 🙂
Bonjour Benoit. Je t’envoie un texte d’un auteur inconnu que j’ai reçu et qui présente un dialogue entre l’Univers et la COVID 19.
🗣 : Univers, pourquoi me mettre dans le pangolin ?
✨: Cet animal, Coronavirus, est en voie d’extinction. Et pourtant les hommes continuent de le braconner et de le manger… Ce sera la première étape de ma leçon.
🗣 : D’accord Univers, alors pourquoi tu veux que ça commence en Chine ?
✨ : La Chine est le symbole de la mondialisation et de la production de masse, Petit. Ce pays est surpeuplé, il produit en masse et pollue en masse…
🗣: C’est vrai, Univers… Mais en même temps c’est parce que les autres pays y ont un intérêt financier aussi non ?
✨ : Oui Petit, c’est pour cela que ta mission va être de te répandre partout dans le monde, et principalement dans tous les pays concernés par ce système, l’Europe, les USA, les pays producteurs de pétrole…
🗣: Quelle forme vas tu me donner, Univers ?
✨ : Celle d’un virus qui va principalement infecter les voies respiratoires.
🗣 : Mais pourquoi Univers ?
✨: Petit, vois-tu de nos jours, les hommes mettent en danger la planète. La pollution est devenue trop importante, mais l’humanité n’en mesure pas l’ampleur. Quoi de plus symbolique que la respiration Petit, tu comprends ?
🗣 : Oui, mais ça veut dire que je vais être dangereux, Univers ?
✨ : Tu ne le seras pas plus que plein d’autres maladies existantes, Petit, et tu le seras bien moins que la pollution elle-même qui génère des milliers de morts ! Mais la différence, c’est que toi, tu seras visible…
🗣 : D’accord Univers. Mais tu crois que ça va marcher ton truc? Là alors, je ne comprends pas comment ?
✨ : Tu as raison Petit. C’est pour cela que je vais te rendre très contagieux. Tu vas vite te propager. La vitesse de propagation sera bien supérieure à ta dangerosité.
🗣 : Ok mais alors si je ne suis pas si dangereux, tu crois qu’ils vont avoir peur de moi ?
✨: Oh Petit, oui, fais-moi confiance. C’est sûr, d’ailleurs je compte pour cela faire évoluer les mentalités : la peur. Ce n’est que quand l’homme a peur, qu’il peut changer ensuite…
🗣 : Tu crois ?
✨ : Oui Petit, et je vais ajouter tout un contexte pour amplifier la peur et les prises de conscience.
🗣 : Quoi Univers…?
✨:La peur va tellement prendre le dessus que l’on confinera les gens chez eux, tu verras. Le monde sera à l’arrêt. Les écoles seront fermées, les lieux publics, les gens ne pourront plus aller travailler. Les croisières, les avions, les moyens de transport seront vides…
🗣 : Oh la la, Univers, tu vas loin. Mais qu’espères-tu de cela ?
✨ : Que le monde change, Petit ! Que Terre mère soit respectée ! Que les gens prennent conscience de la bêtise humaine, des incohérences des modes de vie et qu’ils prennent le temps de réfléchir à tout cela … Qu’ils arrêtent de courir, découvrent qu’ils ont une famille et des enfants et du temps avec eux. Qu’ils ne puissent plus recourir aux suractivités extérieures, car elles seront fermées. Se reconnecter à soi, à sa famille, ça aussi, Petit, c’est essentiel…
🗣 : Ok mais ça va être dangereux; l’économie va s’effondrer….
✨ : Oui Petit, il y aura de grosses conséquences économiques. Mais, il faut passer par là. C’est en touchant à cela aussi que le monde, je l’espère, va prendre conscience de ses incohérences de fonctionnement. Les gens vont devoir revenir à un mode de vie minimaliste, ils vont devoir retourner aux achats locaux, et je l’espère à l’entraide…
🗣 : Comment vais-je me transmettre ?
✨: : Par le contact humain. Si les gens s’embrassent, se touchent…
🗣 : Bizarre Univers, je ne te suis pas! Tu veux recréer du lien, mais tu éloignes les gens ?
✨ : Petit. Regarde aujourd’hui comment les hommes fonctionnent. Tu crois que le lien existe encore ? Le lien passe par le virtuel et les écrans. Même quand les gens se promènent, ils ne regardent plus la nature, mais leur téléphone. À part s’embrasser, il ne restait plus grand chose du lien. Alors, je vais couper ce qui leur restait de lien et je vais exagérer leurs travers en les laissant confinés chez eux. Fort à parier qu’au départ, ils se régaleront des écrans, mais qu’au bout de plusieurs jours, ils seront saturer, ils lèveront les yeux, ils découvriront qu’ils ont une famille, des voisins et qu’ils ouvriront leur fenêtre pour juste regarder la nature …
🗣 : Tu es dur, Univers. Tu aurais pu alerter avant de taper aussi fort…
✨: Mais Coronavirus, avant toi j’ai envoyé plein d’autres petits virus. Mais voilà, c’était justement trop localisé et pas assez fort…
🗣 : Tu es sûr que les hommes vont comprendre cette fois alors ?
✨ : Je ne sais pas Coronavirus. Je l’espère. Mère terre est en danger et si cela ne suffit pas, je ferai tout pour la sauver. Il y a d’autres petits virus qui attendent, mais j’ai confiance en toi, Coronavirus. Et puis, les effets se feront vite sentir. Tu verras, la pollution diminuera et ça fera réfléchir; les hommes sont très intelligents. J’ai aussi confiance en leur potentiel d’éveil, en leur potentiel de création de nouveaux possibles. Ils verront que la pollution aura chuté de manière exceptionnelle, que les risques de pénurie sont réels à force d’avoir trop délocalisé, que le vrai luxe ce n’est plus l’argent, mais le temps. Il faut un burnout mondial Petit, car l’humanité n’en peut plus de ce système. Cependant, il est trop dans l’engrenage pour en prendre conscience. Alors, à toi de jouer…
🗣: Merci Univers… alors j’y vais …
Salut François,
J’espère que tes proches et toi allez bien…
Merci du partage de ce beau texte, il y transpire des espérances et des souhaits dans lesquels il fait bon se baigner un peu… 🙂
Au plaisir et à bientôt j’espère, mon ami!
Je serais curieuse de savoir quand à été écrit ce dialogue entre Univers et Coronavirus et d’où il provient. C’est certes un bon outil d’éveil des consciences, mais en ce jour pluvieux où mon cœur se désole de tant de décès dans nos CHSLD et de l’incapacité de nos autorités gouvernementales à vraiment traiter ses personnes âgées et le personnel qui les soigne avec décence et compassion — en tout temps et pas seulement au moment de la Covid-19 — je peine à voir l’espace d’espoir ouvert à la toute fin du texte.
Salut Nicole,
Je ne sais pas ce qui en est de la provenance du texte que François a partagé en commentaire. J’ai trouvé les réflexions qui s’y glissent intéressantes et la forme agréables…
Quant à « l’espace d’espoir » qui est évoqué à la fin du texte et que tu dis avoir de la difficulté à voir, je crois qu’il ne faut malheureusement pas trop attendre de grands changements radicaux de cette situation pourtant très… radicale. On peut tout de même espérer qu’il y ait suffisamment de réflexions porteuses de changements, au moins à moyen terme… La grande question c’est toujours « est-ce qu’on a vraiment le temps d’en rester aux petits pas? » Et… aussi… pour une multitude d’humains et d’autres espèces d’être vivants, le temps c’est une somme de souffrance démesurée qui se décline de la famine à l’angoisse et de la maltraitance à… l’extinction (déjà, pour de nombreuses espèces!)
Heureusement qu’il est toujours possible d’agir comme on peut pour favoriser les plus grandes améliorations possibles; ça fait déjà du bien!… 🙂
Prenez bien soin de vous, Bob et toi, et au plaisir!