Hier soir, Dorothée et moi avons participé à un groupe de discussion intitulé L’engagement social c’est maintenant ! Dorothée s’est jointe à moi à la dernière minute. Je ne l’avais pas invitée formellement, car il me semblait qu’une telle rencontre, après une grande journée de travail, ne l’attirerait pas particulièrement. J’avais tort, car hier après-midi c’est elle qui m’a manifesté son désir d’y participer. Quelle agréable surprise ! 😊
Le groupe de discussion avait lieu au centre de méditation auquel je suis associé depuis plus de vingt ans. Ces dernières années, j’ai bien peu participé aux activités du centre. Ce n’est pas l’intérêt qui manque et je reste informé virtuellement des développements et événements. J’aménage toutefois l’étude et les pratiques dans mes endroits de vie personnels.
C’était la deuxième présence de Dorothée à ce centre de méditation. Son premier passage date de plusieurs années. À la sortie de la soirée, elle a dit avoir beaucoup apprécié les échanges. Elle avait même le goût de participer éventuellement à une autre activité du centre. J’ai aussi beaucoup apprécié la discussion. Je participais à cette activité par curiosité et aussi par ouverture à toute nouvelle idée pouvant améliorer ma capacité d’aide sociale ou écologique.
Le réseautage de l’aide environnementale et sociale
L’une des pistes de réflexion qui s’est imposée à moi, au cours de la soirée, concernait le réseautage des très nombreuses initiatives inspirantes qui ont lieu actuellement à travers le monde : en écologie, en aide humanitaire ou sociale, en économie, en arts, etc. Les inégalités sociales et les urgences écologiques sont très préoccupantes, mais de multiples organisations socialement ou écologiquement très nourrissantes agissent à ce propos. L’une des participantes disait que, dans une telle situation, si l’on parvenait à tisser des liens ou à tendre des passerelles entre les diverses organisations de cette mouvance bienfaisante, on pourrait créer un réseau fort étendu et potentiellement très influent dans notre monde. C’est une belle image, je trouve, et peut-être pas aussi utopique qu’il ne peut y paraitre au premier coup d’œil…
Le non libre marché
Après tout, n’y a-t-il pas de tels liens actuellement établis systématiquement dans les souterrains économiques du monde ? Certains analystes disent que le supposé libre marché essentiel au capitalisme serait bien plus figé qu’on le pense. Il y aurait beaucoup de prix (non libres) fixés secrètement entre les grands « concurrents » entrepreneuriaux de notre monde. Bien peu de petits concurrents peuvent réellement prendre part au jeu. On laisse ces petits joueurs s’amuser librement dans le carré de sable aménagé pour eux, pendant que les grands se prélassent sur les vastes plages du néolibéralisme ! ☹
Journalisme à tout vent
Cette évocation de la multitude d’ilots bienfaisants actuellement en place dans notre monde fait écho aux articles de deux journalistes qui s’exprimaient à leur retour des Fêtes dans le même journal. L’un commentait dans son article, intitulé Le calcul égoïste, l’admission récente d’un géant de l’alimentation d’avoir orchestré la hausse des prix du pain avec ses concurrents, afin augmenter les profits (☹). Il décrivait aussi l’attitude condescendante des plus riches vis-à-vis des moins nantis au moment où le fossé entre les riches et les pauvres se creuse de plus en plus. Parallèlement, l’autre chroniqueur, dans la même édition du journal, intitulait sa chronique De mieux en mieux. Il y faisait étalage de nombreuses statistiques mettant en relief des situations qui s’étaient améliorées sur Terre, au cours du dernier siècle : en santé (mortalité infantile en forte baisse, entre autres), en éducation (analphabétisme en forte baisse, par exemple), en économie et même en écologie.
La subjectivité de l’histoire
Je crois que les chroniques journalistiques sont probablement un peu comme l’histoire. Cette discipline qu’on pense avoir la possibilité d’être objective, est en réalité toujours subjective nous apprennent les experts, car les passages historiques que l’on choisit de décrire (ou non) sont toujours issus d’une vision personnelle ou subjective. Par exemple, dans le journal en question, le second journaliste évaluait la situation économique en mentionnant que l’accès à l’eau courante et à l’électricité était sans cesse croissant, tandis que le second soulignait plutôt l’écart croissant entre les riches et les pauvres. Voilà deux faits documentés, mais ils mènent pourtant à deux conclusions diamétralement opposées ! Peut-être vaut-il mieux envisager ces points de vue comme complémentaires plutôt qu’opposés. On constate alors de graves inégalités qui motivent à aider autant qu’on peut pour améliorer la situation, mais parallèlement, nous pouvons sourire un peu de voir les améliorations en cours…
Bon, j’essaie de ne pas perdre de vue cette image encourageante des multiples initiatives bienfaisantes qui pourraient faire basculer la tendance actuelle aux injustices sociales et au saccage environnemental. La balance est actuellement penchée du côté individualiste et irresponsable, mais elle pourrait basculer de l’autre côté où prennent place les initiatives solidaires et écologiques. Quels nouveaux filons pourraient accélérer le réseautage des organismes travaillant dans une perspective de solidarité humaine et de souci de l’écologie ?
Je me laisse bercer par cette question… Le projet de Béatrice refait surface, au côté des quelques initiatives de réseautage sur lesquelles j’avais travaillé auparavant, dont celle du MAPES Monde. L’une ou l’autre de ces idées pourrait-elle favoriser l’accélération de ce réseautage ? Dans leur état actuel, ou après modifications ? Et qu’en est-il des propositions politiques locales ou mondiales qui pourraient aussi être porteuses à ce propos ?…
Au nom de la présomption d’innocence
L’image de la balance me revient à l’esprit en évoquant la justice. Un aspect du traitement médiatique à ce propos m’interpelle souvent : la présentation — à visage découvert — de gens présumés coupables de crimes. Chez nous, la présomption d’innocence fait loi. Nous sommes innocents jusqu’à preuve du contraire. Et tant mieux. Avec tous les cas d’erreurs judiciaires avérées, vaut mieux agir avec précaution. Pourtant, lorsqu’on présente des gens présumés coupables, nommément, et surtout, visuellement, dans les médias de masse, cela engendre une condamnation instantanée souvent pire que la peine encourue… si l’accusé s’avère éventuellement coupable. Pour plusieurs, une personne menottée à la télévision est une criminelle. Et le procès qui établira les faits hors de tous doutes raisonnables n’aura ordinairement lieu que très longtemps après la nouvelle de l’accusation dans les médias.
Il ne faut pas blâmer spécifiquement les médias, car la loi permet de telles présentations. Et, si les populations ont soif d’exécutions publiques (même avant procès !), les entreprises médiatiques ne veulent sans doute pas laisser l’exclusivité aux concurrents qui en profiteraient pour élargir leur clientèle.
Ce n’est d’ailleurs pas aux médias qu’il incombe de décider ce qu’on peut ou non rendre public. La population et ses représentants politiques doivent d’abord décider ce qu’ils veulent faire, puis inclure ces choix dans des lois. Un peu comme la loi qui dit qu’on ne peut révéler dans les médias l’identité d’une personne d’âge mineur accusée d’un crime.
Par ailleurs, en attendant qu’un jugement soit rendu, il faut aussi que la sécurité du public soit assurée. Si des procédures judiciaires qui trainent en longueur ne rendent pas justice, il faut améliorer cette situation. On doit aussi détenir préventivement une personne avant son procès si la sécurité du public est en danger.
Si on décidait d’ouvrir au moins un chantier de réflexion sur ce sujet délicat, on pourrait peut-être arriver éventuellement à des propositions de changements susceptibles de préserver à la fois la sécurité du public et la présomption d’innocence des individus…
← Chapitre précédent Chapitre suivant →
Bonsoir Benoît. Je partage tes préoccupations dans la visée de tes engagements socio-environnementaux. Je suis en contact avec deux réseaux complémentaires, soir celui de l’AREQ qui a un comité de l’Environnement et du développement durable et celui qui donne lieu à un réseau plus large avec AVVAZ. Je me reconnais comme un homme de conciliation qui contribue à dénouer certains conflits interpersonnels avant qu’ils ne dégénèrent. Quant à la conciliation socio-environnementale, je fais ce que je peux avec les moyens mis à notre disposition par la Ville de Saint-Jérôme, soit le compostage et la récupération. Je m’efforce de composter ce qui convient à mon compost familial. Je mets les autres éléments compostables dans la boite brune mise à notre disposition. C’est la petite contribution que je peux faire actuellement. Au plaisir !.
Salut François,
J’espère que tu vas bien…
C’est toujours un plaisir de lire tes commentaires et d’échanger brièvement ici avec toi! 🙂
Tu es effectivement quelqu’un qui a beaucoup contribué à améliorer les relations, parfois difficiles, entre les personnes; toutes mes années à te côtoyer – avec beaucoup de plaisir – dans le milieu de l’enseignement me l’ont démontré clairement . Je ne doute pas du tout que tu le sois encore…
Par ailleurs, ton souci et tes implications, en environnement et socialement, sont tout à ton honneur, mon ami! Chaque geste et chaque parole comptent beaucoup en ces temps de changements tellement nécessaires!
Au plaisir et à bientôt j’espère!