1. Flash de réveil – Prologue au Vaisseau dort


Flash de réveil

Je me réveille depuis peu

J’ai tellement dormi

Tellement dormi.

 

Je me réveille à tous mes oublis

Aussi

À tous ces vides de connaissances

À toutes ces ignorances.

 

Un Vaisseau d’Or, par exemple

Mais quel était-il ?…

Je dormais au moment où il passa

Je n’en su que le nom

Celui de son auteur aussi : Nelligan, je crois, Émile ;

Et leur aura respective, me semble-t-il.

 

Je dormais

Difficile à dire…

 

Mais j’irai voir

Maintenant que je me réveille, parfois,

J’irai voir, je crois.

 

Esther. Marqueterie du cœur de la Basilique Santa Maria Maggiore,  Bergame, Italie. Lorenzo-Lotto (1480-1556).

Prologue au Vaisseau dort

Depuis plusieurs années déjà, je porte une puissante motivation. Un désir très intense de voir le monde rayonner d’une joie et d’une satisfaction à la hauteur de ce que je ressens comme étant possible. Cette satisfaction, je la pense possible pour — nous tous — et la crois réalisable — maintenant —, si on le veut.

Je crois que, plus ou moins au fond de chacun de nous, se cache un désir semblable, un grand désir de voir le monde rayonner à la hauteur de ce qu’on pressent qu’il peut faire ; mais ce genre de désir n’est pas un jeu d’enfant. En fait, ce n’est pas qu’un jeu d’enfant, cela nécessite aussi le courage d’un adulte qui rassemble ses forces pour surmonter ses peurs et ouvrir ses yeux, toujours un peu plus, malgré la lumière si intense des rêves oubliés.

Comme plusieurs d’entre nous, je crois qu’il est important de « penser globalement et d’agir localement » et j’utilise déjà plusieurs moyens pour favoriser le mieux-être généralisé du monde. J’écris ce manifeste en surplus ou en support à ces moyens, car je crois qu’il est important, aussi, d’agir globalement. Ce manifeste poétique constitue en quelque sorte une ode aux rêves que nous portons ; un hymne aux possibles ; une incantation pour que nos rêves prennent vie, de plus en plus.

La gouvernance de l’humanité est un travail très sérieux, mais paradoxalement, elle ne peut prendre vie que dans nos rêves les plus fous. De la même façon, ce manuscrit est construit dans une alternance vitale, je crois, entre le sérieux d’un manifeste et la folie de la dimension poétique ; un peu comme l’automne qui relie l’hiver aride et l’été voluptueux en une saveur fruitée où il fait bon marcher.

Le Rêve. Marc Chagall, 1927.

Ce manifeste ne vise pas à prouver quoi que ce soit. Il constitue un appel aux citoyens du monde. Un appel à l’action ou une opportunité d’engagement dans des changements qui pourraient peut-être améliorer notre qualité de vie et augmenter les chances de survie de plusieurs espèces, dont celles de l’être humain. Un appel pour nous inviter à réaliser ensemble la gouvernance unifiée et efficace de l’humanité ; une gouvernance ouverte à tous les êtres vivants.

Une telle gouvernance ne peut se faire que dans la joie. Une joie confiante, mais réaliste. La joie d’un chemin à parcourir et non celle d’un but à atteindre. Le chemin est long vers la ré-union de l’humanité, mais un peu comme on prend plaisir à découvrir un endroit dès le début d’un voyage, nous pouvons grandement apprécier le chemin qu’une humanité qui s’unifie graduellement peut parcourir.

L’idée est évidemment de trouver une piste dans laquelle il semble vraiment possible qu’une majorité des humains ait envie de s’engager, et ce à court terme ; à portée de vie humaine, pourrait-on dire. Les buts à long terme alimentent mieux les rêves que la réalité et ici, c’est à la réalité que nous donnons rendez-vous, à notre réalité.

Une oeuvre inachevée… Le retour des argonautes. Gustave Moreau, 1896.

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10 commentaires à propos de “1. Flash de réveil – Prologue au Vaisseau dort”

  1. Merci Benoît pour ce généreux partage ❤️. J’appuie de tout mon être et crois moi aussi que plusieurs sinon toutes et tous partagent ces mêmes désirs.

  2. Merci Benoît de nous inviter à voir globalement les diverses problématiques qui affectent notre réalité collective. Je te partage un documentaire que je viens de visionner sur l’hypersensibilité d’une cinquantaine de minutes. Ce documentaire m’a été envoyé par un collègue dont la conjointe est hypersensible aux différents produits chimiques et aux ondes électromagnétiques (On fi, etc.) Le lien est le suivant : Prison sans barreaux
    Au plaisir !

  3. Ha Benoit, Benoit, je vogue de surprise en surprise avec toi, et quelle belle vague tu nous proposes avec ce nouveau projet, cette nouvelle réflexion sur un monde dont l’évolution, trop souvent, nous échappe. J’embarque sur ton vaisseau sans hésitation!

    • Merci pour tes mots fleuris Nicole, j’apprécie…
      Je suis bien content de te savoir partante pour la petite excursion que je propose! 🙂
      Je vais dire comme on dit: « Bienvenue à bord! »
      Au plaisir!

  4. Merci Benoit! Ta réflexion arrive au bon moment pour nous inviter tous et toutes à voyager intérieurement… Comme le contexte actuel est bien choisi car les êtres qui habitent notre chère planète doivent se retirer de la ronde infernale du « métro-boulot-dodo » dont tu parlais des ton blog précédent. Plusieurs d’entre nous, doivent faire une pause pour redéfinir nos valeurs et choisir celles qui sont essentielles. Il est certain que le printemps 2020 passera à l’histoire. Il n’en tient qu’à nous de faire en sorte que cette épreuve mondiale de pandémie ne soit pas qu’un cauchemar mais qu’elle soit riche en sagesse pour que nous puissions retenir les leçons que la Vie veut nous apprendre. Donc, puisque nous ne pouvons plus voyager et que nous devons pour la plupart demeurer à la maison, prenons le temps d’explorer notre monde intérieur: C’est sans doute là que se trouve le réel Vaisseau d’Or! Au plaisir de pouvoir continuer à te lire.

  5. Merci pour ton commentaire, Geneviève!
    Ce sont des temps bien déroutants que nous vivons actuellement! Il est souvent difficile d’opérer – en douceur – tous les virages qui s’imposent. En tout cas, pour ma part, il y a toujours un bon moment de mijotage nécessaire avant de changer radicalement un comportement ou une habitude…
    Je me considère bien chanceux de pouvoir prendre plus de temps pour digérer les divers changements abruptes qui surviennent ces jours-ci… Quand je songe à la tonne de parents isolés à la maison avec leurs enfants sans école et souvent en télétravail… ou aux aînés en isolement strict… ou aux itinérants, encore plus seul(e)s et vulnérables… je réalise toute ma chance.
    J’essaie donc d’alterner entre périodes de ressourcement et soutien des nombreuses personnes autour de moi qui vivent des situations souvent passablement plus exigeantes que la mienne…
    J’estime qu’il est important de bien stabiliser mon Vaisseau (ma vie intérieure), si je veux aider sur le plus grand Vaisseau que constitue les autres autour (tout ce qui nous entoure). Quant aux reflets dorés qui peuvent émaner du Vaisseau, je crois que moins le Vaisseau dort (intérieurement et collectivement) et plus on peut parler du Vaisseau d’Or! 🙂
    Au plaisir Geneviève!

  6. Cher Benoît,
    La beauté de l’humanité se trouve dans sa capacité à imaginer le beau au travers de la grisaille. Je partage avec toi ce regard optimiste sur la vie, qui nous fait croire au mieux, par la prise en charge de la part lumineuse de ce qui nous relie comme humains.

    Porte-toi bien 🙂
    Chantale

    • Salut Chantale!
      Comme je suis content de te lire ici!… C’est un peu comme si tu resurgissais, après toutes ces trop nombreuses années où nos chemins ne se sont pas croisés et… il me semble que tu es là, avec tes yeux pétillants, ta présence tellement entière et tes mots qui résonnent avec les miens… …
      Comme c’est agréable!… … Il faudrait vraiment déjouer le hasard et se donner rendez-vous un de ces quatre pour échanger autour d’un café ou d’un lunch…
      En attendant, je vais te tendre une perche sur Facebook pour garder le contact un peu plus vivace…
      Au plaisir! 🙂 xoox

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