10. De l’objectif à la conclusion


Souvenons-nous d’abord que le but du MAPES Monde est « d’améliorer les conditions de vie et de favoriser la survie de l’humanité et de son environnement en permettant, le plus tôt possible, la réunion régulière concrète des humains à l’intérieur d’une optique commune quant à la façon de vivre entre nous et avec ce qui nous entoure ».

Concrétisons donc un peu plus notre but en précisant ce que la réunion des humains représente. « Des humains », ce sont quelques humains réunis, mais ça peut aussi constituer l’humanité ou l’ensemble des humains. De ce point de vue, pour atteindre complètement son but, le MAPES doit donc permettre la réunion de tous les humains derrière les valeurs de base communes. Puisque c’est là un bien vaste but, le Mouvement se fixe comme objectif intermédiaire de réunir au minimum la moitié des êtres humains. Lorsque la moitié d’un groupe s’entend pour aller dans un sens particulier, cela produit généralement un effet d’entraînement très important pour les autres.

De plus, afin ne pas se perdre dans la nuit des temps ou dans des délais trop vagues, nous précisons la durée de notre but à un maximum de 50 années pour l’atteinte de notre objectif intermédiaire. Il ne faut pas oublier tous ces cris d’alarme des scientifiques et de plusieurs autres spécialistes concernant les dangers qui guettent la planète et l’humanité. Plusieurs de ces mises en garde mentionnent des délais maximums semblables avant que les problématiques ne deviennent irréversibles sur notre planète.

Asphyxie. Murale, Londres (Piqsels).

Qui plus est, pour que notre objectif apporte la motivation et la joie aux membres du Mouvement, il est préférable que certains d’entre nous puissent l’atteindre de leur vivant ! Il ne faut pas oublier que, dans notre grande famille humaine, beaucoup de nos « frères et sœurs » n’ont que de très faibles espérances de vie avoisinant parfois les 40 années. En tenant compte de ce contexte, nous précisons que notre délai de 50 années est vraiment un maximum. S’il nous est possible de le diminuer à 40 années ou 30 ou même moins… Osons donc ! Cela semble réalisable…

Cap de Bonne Espérance. Nicolas de Fer, 1705.

Un objectif réalisable à contempler…

On pourrait estimer trop vague ou trop précis ce chiffrage d’objectif, selon qu’on adopte une perspective administrative ou humanitaire. Ici, nous optons pour un fonctionnement au carrefour de ces deux visions, où l’on conserve l’effet stimulant de l’objectif en lui attribuant des délais d’atteinte qui sont moins contraignants et plus malléables, selon les caractéristiques de développement du MAPES. L’objectif vise uniquement à nous inspirer par la contemplation qu’on peut en faire.

La réunion de la moitié de l’humanité en quelques dizaines d’années pourrait aussi sembler inaccessible, mais, depuis près d’un siècle, l’humanité a fait preuve de très grande rapidité de développement dans les domaines technologiques et scientifiques. Alors, il est très possible qu’elle puisse atteindre des vitesses semblables au plan sociologique si elle se met en branle, afin de se ré-unir concrètement entre humains et avec tout ce qui l’entoure.

Objectif Lune, Hergé, 1953.

Nous avons complété la présentation des principales parties du MAPES Monde. À présent, nous allons faire un dernier tour d’horizon du Mouvement et regarder un peu où notre véhicule de ré-union nous amène…

Le MAPES Monde en résumé

Le MAPES Monde, c’est la ré-union de l’humanité entre elle et avec tout ce qui l’entoure. Cette ré-union se fait autour de valeurs de base qui constituent une optique commune et se résume à vivre sans nuire et à prendre soin, le mieux possible, des autres humains comme de l’environnement. Pour concrétiser tout cela, le Mouvement se compose de plusieurs types de ré-unions pour échanger, célébrer et partager à-propos de notre optique commune.

Nous proposons des ré-unions en personne : en affichant nos couleurs, à travers des organisations constituées expressément pour véhiculer les couleurs de notre ré-union, dans des événements ponctuels comme des fêtes ou des rassemblements thématiques, etc. Nous suggérons aussi des ré-unions virtuelles par Internet ou à travers les médias : radio, télévision ou presse écrite.

Les ré-unions sont ouvertes à tout le Monde. Le MAPES a d’ailleurs pour objectif intermédiaire de permettre la ré-union de plus de la moitié de l’humanité en moins de 50 ans.

Le Mouvement n’a pas d’organisation interne formelle, mais de l’information est diffusée à partir d’un site de fondation sur Internet, le www.mapesmonde.org qui sert à lancer efficacement ses activités : diffuser le guide de présentation, le drapeau et d’autres outils d’action ; présenter des ré-unions à venir ou ayant déjà eu lieu ; permettre des échanges entre personnes intéressées ; etc. Une section importante qui a été retranchée du manuel de fondation pour composer le guide de présentation est aussi disponible à titre d’outil d’action sur ce site Internet et elle se nomme Deux moyens pour mieux vivre le MAPES Monde.

La base constitutive du MAPES se résume au guide de présentation et au drapeau. Le Mouvement prend donc forme au gré des initiatives de chacun, à partir des diverses interprétations des deux instruments de base. Le guide et le drapeau sont le seul « siège social » du Mouvement… c’est à chacun de les intégrer à sa guise !

Drapeau du MAPES Monde

CONCLUSION

Nous sommes partis pour cette grande aventure de ré-union de l’humanité avec en tête la grisaille qui teinte notre époque et les grands dangers auxquels nous faisons face. Nous avons visité des contrées qui peuvent faire resurgir la lumière et les couleurs dans nos vies. Des ré-unions d’humains qui tiennent compte de l’environnement et qui, en ramenant la confiance et la joie dans nos cœurs, nous aident à agir davantage pour le bien de tous.

Light Rain, Claudia Déa, 2017 (Flickr). Une petite couleur vive… comme un espoir dans la grisaille (commentaire de Marcel, photographe Flickr).

Nous avons dépeint cette ré-union comme une incontournable démarche de retour à la réalité. Une ouverture sur la globalité de notre réalité tout aussi essentielle pour nous qu’elle peut l’être, par exemple, pour un peintre. Un peintre qui veut placer un personnage dans un immense paysage très complexe doit bien sûr tenir compte de la perspective d’ensemble lorsqu’il compose son œuvre. De même, il est incontournable pour avoir une vie satisfaisante (ou même pour survivre, semble-t-il !) d’avoir — aussi — une perspective d’ensemble de la réalité.

Cette vue d’ensemble doit demeurer présente tout au long de la « composition » de notre vie si nous voulons garder ses effets bénéfiques. Pour ce faire, nous devons avoir accès à « un lien vivant » avec le reste du monde, un Mouvement de ré-union concret et régulier… et le MAPES peut, si on le veut, être un tel lien.

Vue d’ensemble. Monument de la réunification du Cameroon, Armand Salomon (architecte), Gédéon Mpando (sculpteur), Mgr Engelbert Mveng (peintre), 1973-1976.

Sur la planète Terre, il n’y a pas d’autres espèces qui puissent procéder à cette ré-union. De toute façon, il ne semble pas y avoir non plus d’autres espèces qui soient aussi dé-unies, au point de mettre en péril l’existence même de notre monde à tous. Alors, il semble bien que tout cela nous revienne. À chacun. Nous avons un véhicule sans propriétaire, que chacun peut s’approprier et façonner à son goût. Allons-nous laisser passer le train en espérant que l’on pourra prendre le prochain ?… Pouvons-nous vraiment espérer la venue de beaucoup d’autres « véhicules », avant qu’il ne soit… trop tard ?… La planète a ses limites, de même que la vie de chacun…

Fumée de train. Edvard Munch, 1900.

Sommes-nous encore capables d’écouter au moins les mises en garde d’un si grand nombre de nos penseurs reconnus et de nos scientifiques chevronnés ?… Si oui, accepterons-nous de prendre la route tous ensemble comme elle se présente, lorsqu’on regarde notre « chez nous » de l’espace,  comme sur le drapeau du MAPES Monde ?…

Lever de Terre. Photo : William Anders, Apollo 8, 1968.

À venir dans la prochaine publication :

ÉPILOGUE D’UN MOUVEMENT
  • L’aube arc-en-ciel
  • « Dernier appel à tous les voyageurs »

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4 commentaires à propos de “10. De l’objectif à la conclusion”

  1. Bonjour Benoit. Je crois que chaque petit geste peut contribuer à ré-unir l’humanité En ce Jour de la Terre, je viens de suivre sur Zoom une conférence organisée par le réseau des Églises vertes qui présentait un projet en voie de réalisation à Sainte-Foy, à Québec. Ce projet est intitulé Notre jardin du vivre ensemble. Il vise à rendre concret l’encyclique Laudato Si’ du pape François, un petit bijou révolutionnaire pour la sauvegarde de l’environnement et de notre terre commune. Le projet de Sainte-Foy regroupe des personnes en provenance d’une paroisse catholique, en provenance du Centre islamique de Québec et en provenance d’un comité de citoyens sans appartenance religieuse.
    La conférence a été enregistrée et sera disponible dans une semaine sur le site http://www.eglisesvertes.ca/conférences. De tels projets, si modestes soient-ile, me donnent de l’espoir en l’avenir de l’humanité ici au Québec. La parabole sous-jacente est tirée de Mt 13, 31-32 et évoque la minuscule graine de moutarde qui devient un arbre de sorte que les oiseux viennent faire leurs nids dans ses branches.
    Je viens d’être élu président de l’AREQ rivière-du-Nord en remplacement de Pierrette, ma conjointe, qui est mise en candidature au poste de la présidence de l’AREQ Laval, Laurentides, Lanaudière. Un beau challenge en perspectives! C’est à suivre. Au plaisir !

    • Salut François,
      Merci pour ton commentaire.
      Je crois aussi que chaque geste est important pour aller vers la ré-union de l’humanité. Votre réunion de Ste-Foy me semble particulièrement pertinente à ce propos, car vous tendez des ponts entre des groupements, interconfessionnels et non confessionnels, trop souvent isolés.
      Par ailleurs, je te félicite pour ton implication et ton nouveau défi avec l’AREQ Rivière-du-nord! C’est à suivre, en effet…
      Au plaisir et à bientôt j’espère!

  2. Merci Benoît de continuer à tenir le flambeau de l’espoir pour nous tous et toutes. Tu proposes une cible politique à 50 ans. De mon côté, j’ai pour fenêtre de temps, une durée plus proche des 10 ans (https://www.concordia.ca/fr/nouvelles/horloge-climatique.html) et, du coup, je cherche – en plus de l’horizon politique nécessaire mais de plus long terme – un objectif plus immédiat davantage lié à des modifications de la concience de soi dans son environnement immédiat.

    Je suis inspirée en ce moment par Jacques Tassin (Pour une écologie du sensible, 2020), qui nous encourage, aux côtés de la raison qu’il faut bien entendu garder, à replacer le sensible à sa juste place comme « réserve d’invisible où se nouent des liens fondamentaux entre existants ». L’environnement est un espace d’existences entrelacées qui nous inclut, une « zone d’interpénétration à l’intérieur de laquelle nos vies et celles des autres s’entremêlent en un ensemble homogène ». Selon J. Tassin : « L’être vivant est ancré à un milieu spécifique en dehors duquel il est voué à la mort. C’est une première part du grand malentendu, que de dissocier pour mieux l’envisager le sujet de son milieu. Mais une autre part du malentendu, plus dommageable encore, est, d’envisager un univers commun à tous les existants, quand il s’agit en réalité d’un plurivers, multiplicité de milieux emboîtés, interpôlés ou disjoints ». Il me semble que nous devons reconnaître ses plurivers, humains et non-humains. »

    Retrouver le primat du sensible serait donc nous faire retrouver -avec le bonheur qui vient de la conscience de tous les sens – une meilleure compréhension de la richesse de nos interdépendances MAIS AUSSI de nos nécessaires et indépassables différences.

    Il faudra peut-être partir de ce constat commun-là pour être capables de s’unir politiquement demain. Peut-être, sur la base du bonheur d’être malgré tout ensemble, différents mais parties prenantes de cette diversité ammiotique qui nous fait à tous du bien et nous permet d’avancer de survivre et d’évoluer, nous les vivants humains et non-humains.

    Aussi à toi qui prends tant de soin à choisir les illustrations de tes billets : j’ai découvert ce matin, lors d’une conférence à l’occasion du jour de la terre, plein de contributrices et contributeurs bien inspirant-es sur le sujet de l’art et de l’éducation à l’environnement : https://www.arts-ere.net/

    Bonne journée de neige tardive

    • Merci pour ton billet inspirant Pascale! 🙂
      Merci pour les références offertes et pour tous les extraits commentés de J. Tassin qui dessine de façon très intéressante les contours de notre réalité…
      Par ailleurs, je crois aussi qu’un horizon de 10 ans est à envisager comme objectif environnemental ou écologique. C’est urgent! Mais il me semble qu’une visée de 50 années – pour ré-unir au moins la moitié de l’humanité – peut même paraître trop optimiste aux yeux de plusieurs compte tenu du bien peu de démarches faites actuellement vers des pouvoirs politiques globaux!…
      Au plaisir et à bientôt Pascale!

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