34. Retraite santé et vertiges d’avenir

Jour 8 de ma retraite santé : méditation et compagnie

Ce matin, j’ai peut-être favorisé une fin de vie meilleure à une mouche. 😊 J’ai pris une gorgée d’eau pour avaler une pilule, il y avait autre chose dans le verre, je l’ai ôté vivement et envoyé au fond de l’évier. Là, j’ai aperçu la mouche. Je l’ai bougé un peu, du bout du doigt, et elle vivait. Je l’ai pris doucement. Je me suis dirigé dehors. J’ai soufflé un peu d’air chaud sur ses ailes en espérant l’aider un peu. Puis, je l’ai déposée doucement par terre, dans la nature, en espérant pour elle une fin de vie meilleure… Voilà.

Bien sûr, je n’en sais rien de ce qui peut constituer une vie agréable pour une mouche. Je ne sais même pas si elles sont en mesure de ressentir de telles émotions. Je me dis que c’est possible… La plupart des animaux que j’observe ressentent certaines émotions comme la peur ou le contentement. Par exemple, lorsqu’un chat ronronne, il est clairement content, n’est-ce pas ? Je me dis que ce n’est pas impossible qu’il en soit aussi ainsi des poissons ou des insectes… Ce n’est pas parce ces derniers sont tout petits, et moins à mon échelle, que les possibilités sont inexistantes. Allez donc savoir si cette mouche n’avait pas une vie sociale et affective, et si elle ne s’en allait pas rejoindre sa famille ! Enfin, nous sommes parfois arrogants de croire que seules nos vies peuvent avoir du sens et de l’importance…

À votre échelle. Photo : Benoît Guérin, 2018.

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33. Gros nuages et perspective merveilleuse

Occurrence ténébreuse #1. Photo : Benoît Guérin, 2019.

Gros titre du journal ce matin : « La planète se dirige vers la catastrophe. » Au lendemain de ma rencontre avec Béatrice, au pays des merveilles, mettons que ça place quelques nuages dans le ciel. Le directeur du Programme des Nations unies pour l’environnement (PNUE) explique qu’un an après l’Accord de Paris, les efforts des pays signataires sont nettement insuffisants pour espérer demeurer sous le seuil minimal d’augmentation de la température fixé à 2 degrés Celsius. Il nous prévient — une fois de plus ! — que, si la tendance se maintient, nous pavons le chemin d’un avenir misérable à des centaines de millions de personnes. Des centaines de millions de personnes ! ☹ Continuer la lecture

23. Coups de théâtre du quotidien et rencontre d’été

J’avais complètement oublié ma rencontre de ce soir avec Béatrice et Réal ! Bercé dans le rythme de l’été, je me suis endormi, peu à peu, en délaissant l’agenda comme si la journée s’allongeait à travers les semaines…

Ces jours-ci, je prépare un peu mon séjour chez l’une de mes sœurs. Depuis quelques années, je vais souvent chez elle, pendant ses vacances d’été. Je m’occupe de sa maison, de ses plantes et surtout, de son chat. C’est un peu comme un échange de services, car j’en profite habituellement pour faire une petite retraite santé. Je change de décor et je décroche du quotidien. Je me ressource en faisant des pratiques liées à la méditation : attention, contemplation, yoga, étude du fonctionnement de l’esprit, exercices physiques, etc. Je prends le temps de vivre, en dehors du tictac des rendez-vous et des activités quotidiennes. Certaines années je médite plus et d’autres moins, mais j’en profite toujours pour me déposer au moins pas mal plus que je ne le fais normalement au quotidien.

[…] – Évidemment ! dit le Chapelier avec un signe de tête méprisant. J’imagine que vous n’avez jamais adressé la parole au Temps !
– Peut-être pas, répondit prudemment Alice, mais je sais que je dois compter les temps quand j’apprends la musique.
– Ah ! ça explique tout, dit le Chapelier. Le Temps a horreur d’être compté. Alors, que si seulement vous restiez en bons termes avec lui, il ferait tout ce que vous voulez. […]

Lewis Carroll, Alice au pays des merveilles, chapitre 7. Paris : Édition Générale Française, 2009. Édition et traduction de Laurent Bury. Illustration Sir John Tenniel.

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